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LAGANNE NEWS - Le Roi de la procrastination au royaume des bonnes intentions
Ou : Pourquoi les procrastinateurs procrastinent ?


Au collège et au lycée, j’étais loin d’être un mauvais élève.
Mais j’étais encore plus loin d’être un bon élève.
J’évoluais quelque part entre les deux, dans cette zone grise qu’on appelle "le moyen".
Chaque trimestre, c’était le même refrain sur mes bulletins : "Laganne a les capacités de mieux faire."
Pendant longtemps, j’ai cru que c’était une simple phrase d’encouragement, une façon polie de dire que j’étais juste normal. Parce qu’après tout, même quand je décidais de bosser, je n’excellais pas particulièrement. Alors pourquoi faire plus d’efforts que nécessaire ?
Et puis il fallait bien rentrer à la maison se tabasser à Call of Duty Black Ops en mode zombie sur Kino der Toten pour enchaîner les PBs.
La vérité, c’est que je "travaillais" uniquement la veille des examens, voire le matin même dans le bus en catastrophe. Et étonnamment, ça suffisait la plupart du temps.
En tout cas, pas pour briller, mais pour passer.
Et c’est comme ça que, sans le savoir, je suis devenu : le Roi de la Procrastination.

Un monarque paresseux, confortablement installé sur un trône de bonnes intentions, dirigeant un royaume où tout était toujours remis à plus tard, avec toujours la même question en tête…
Pourquoi j’ai pas fait ça plus tôt ?
Si j’avais été juste un fainéant complet qui ne se faisait pas de faux espoirs, les choses auraient été plus simples. Mais non. À chaque début de trimestre, je me faisais une promesse :
"Cette fois, je vais bosser sérieusement, finir mes devoirs en avance et être organisé."

Et chaque trimestre, le scénario était le même : rien ne changeait.
Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’on se retrouve à toujours repousser ce qu’on sait devoir faire ? Pourquoi est-ce que, même avec les meilleures intentions du monde, on finit quand même, d’un coup, par vouloir faire 1000 autres choses avant de commencer à réellement travailler ?

C’est là que j’ai compris une chose essentielle : je n’étais pas vraiment aux commandes…
Parce que dans ma tête, comme dans la tienne, il y a un Conseil qui prend les décisions à notre place.
Si notre cerveau était un royaume, on aimerait croire qu’on est le Roi, souverain absolu de nos choix.

Mais en réalité, ce royaume est dirigé par trois conseillers, chacun avec sa propre vision des choses. En commençant par…
⚔️ Le Chevalier de l’Action

Lui, c’est le stratège, l’ambitieux.
Il veut conquérir, avancer, accomplir. C’est lui qui te dit :
"Si on travaille un peu chaque jour, on sera prêt le jour J."
Mais le problème, c’est qu’il n’a pas de vrai pouvoir. Il peut donner des ordres, mais personne ne l’écoute. Et c’est surtout à cause de son Némésis…
🎵 Le Barde du Divertissement

Lui, il est malin. Très malin. Il n’interdit pas au Chevalier de bosser. Il dit juste :
"Oui bien sûr, mais d’abord, on se détend un peu."
Et il joue sa douce mélodie :

Et pendant que le Roi hoche la tête, bercé par la musique, le temps file, et c’est à la dernière minute qu’intervient…
🔥 Le Sorcier du Dernier Moment

Alors lui, c’est simple, il dort pendant des semaines, totalement inutile…
Jusqu’à ce que la deadline approche.
C’est là qu’il surgit, en hurlant des incantations de panique :

Et sous l’effet de sa magie, on entre dans un état de stress absolu. On bosse comme un acharné, on carbure à l’adrénaline… et en une nuit, on y arrive.
Épuisé, vidé… mais satisfait.
Et c’est là le vrai piège. Voire, la réponse à la question…
Mais pourquoi on procrastine vraiment ?
Chaque fois qu’on survit grâce au Sorcier du Dernier Moment, on se dit que ça a fonctionné. Certes, c’était un enfer, mais on a fini par s’en sortir.
Alors, inconsciemment, on renforce le cycle :
Étape 1 : On laisse le Barde nous endormir, en se disant qu’on a le temps.
Étape 2 : On attend que le Sorcier déclenche sa panique salvatrice.
Étape éternelle : On recommence.
Et c’est comme ça qu’on passe des semaines à ne rien faire, puis des nuits à tout rattraper en catastrophe.

Mais le plus vicieux, c’est que même quand il n’y a pas d’urgence, même quand on a du temps, on continue de procrastiner.
Pourquoi ? Parce que le problème n’a jamais été le TEMPS.
Et si c’était juste une question de flemme, on aurait déjà réglé le soucis. Mais non.
On procrastine même sur les choses qu’on a envie de faire. Même quand on sait que bosser maintenant nous éviterait un enfer plus tard, on repousse quand même.
Pourquoi ? Parce que le Barde est un manipulateur de génie.
Il ne nous empêche pas d’agir. Il nous fait croire que plus tard sera un meilleur moment.

Et c’est là qu’on tombe dans le plus grand piège de la procrastination :
On pense que notre futur nous sauvera.
On s’imagine un "Moi du futur" plus sérieux, plus discipliné, plus motivé. Un "Moi du futur" qui aura envie de bosser et qui fera tout ce qu’on repousse aujourd’hui.

Mais quand on arrive enfin à ce fameux "plus tard", qui est-ce qu’on retrouve ?
Le même Moi du présent, avec les mêmes excuses à deux sous.

Et là on se rend compte qu’on n’est plus simplement en train de repousser une tâche.
On est en train de repousser une version de nous-mêmes.
Ce projet qu’on voulait commencer, cette compétence qu’on voulait développer, ce rêve qu’on voulait concrétiser…
On les remet toujours à plus tard.
Et un jour, on lève les yeux et on réalise que le royaume est en ruines.

Les ambitions sont restées des idées.
Les opportunités sont passées sous notre nez.
Les regrets commencent à s’accumuler.
Et à ce moment là, il n’est évidement jamais trop tard, mais il faut absolument que le Roi ouvre enfin les yeux.
Parce que, ce qui lui a vraiment manqué : c’est le contrôle.
Pendant trop longtemps, il a laissé le Barde prendre les commandes.
Il a laissé le Sorcier gérer les urgences, au lieu d’anticiper.
Il a ignoré le Chevalier, qui lui montrait pourtant la voie depuis le début.
Mais maintenant qu’il voit la vérité en face, une nouvelle question se pose :

Et bien pour ça, il faut commencer par rétablir l’équilibre du Conseil. Et ça passe par 3 étapes :
1. Réduire le pouvoir du Barde
Soyons clair : Le Barde n’est pas un ennemi.
Son rôle est même essentiel : on a tous besoin de repos et de divertissement.
Mais le problème, c’est qu’il ne connaît pas la limite.
Il transforme cinq minutes de pause en une après-midi perdue.
Il utilise des excuses intelligentes pour nous faire croire qu’on ne perd pas notre temps.
Il nous berce avec des distractions constantes, jusqu’à nous faire oublier ce qu’on devait vraiment accomplir.
Bref, il est temps de lui reprendre le contrôle avec 2 méthodes principales :
La contrainte volontaire : si on ne définit pas des limites, le Barde les repoussera toujours. Ça peut être aussi simple que bloquer un temps dédié au travail, sans distractions.
Rendre le divertissement mérité : Le Barde peut jouer, mais seulement après que le Chevalier ait accompli au moins une bataille dans la journée. Donc, pas de téléphone avant d’avoir accompli X ou Y objectif.
2. Redonner du pouvoir au Chevalier
Le Chevalier de l’Action sait exactement ce qu’il faut faire.
Il attend juste qu’on lui donne enfin la parole.
Mais pour qu’il soit efficace, il faut qu’il ait un plan clair. Et pour ça :
Il ne faut pas compter sur la motivation : Elle est trop instable. Le Chevalier n’a pas besoin de motivation, il a besoin d’habitude et de discipline.
Il faut se concentrer sur une seule bataille à la fois : Trop d’objectifs en même temps, c’est le chaos. Chaque jour, une mission clé. Un projet, une tâche essentielle, et le reste vient après.
Enfin, il faut faire le premier pas immédiatement : Pas dans une heure, pas demain. Tout de suite. Même une action minuscule. Car le plus dur, ce n’est pas de travailler, c’est de commencer.
3. Utiliser le Sorcier AVANT la catastrophe
Le Sorcier du Dernier Moment est un atout redoutable. Mais il ne doit pas être appelé en urgence.
Alors, plutôt que d’attendre la panique, le Roi peut utiliser son pouvoir de manière contrôlée via deux petites astuces toutes simples :
Créer des mini-délais artificiels : Au lieu d’attendre la vraie échéance, se fixer des deadlines intermédiaires. Ça active une légère pression sans tomber dans le chaos.
Jouer avec la contrainte de temps : Travailler avec un chronomètre (ex : "Je bosse sur ça pendant 30 minutes, pas plus").
Bref, rien qu’avec ces 3 étapes : Le Conseil est enfin rééquilibré.
Le Barde ne dirige plus seul.
Le Chevalier peut mener ses batailles.
Et le Sorcier n’intervient plus en mode pompier, mais en stratège.
Le Roi reprend le contrôle.
Mais maintenant, il reste un dernier problème, et c’est la question suivante…
Pourquoi on passe notre temps sur les mauvaises choses ?
Parce que même si on récupère le pouvoir sur notre temps, encore faut-il savoir comment bien l’utiliser.
Et c’est là qu’intervient un outil simple que je souhaite absolument te partager, et que j’utiliserai pour une vidéo qui arrivera d’ici 2-3 semaines : la Matrice d’Eisenhower, ou la réponse à la question du…
Pourquoi on s’éparpille ?
Et bien d’abord, sache qu’en 1954, le président américain Dwight Eisenhower a dit une phrase devenue culte :
"Ce qui est important est rarement urgent, et ce qui est urgent est rarement important."
Et j’adore ce genre de citation qui a sûrement du être rajouté dans son autobiographie à la fin de son mandat, où sa seule citation célèbre aurait pu être juste “un sandwich sans oignons svp chef”.

Bref,
Partant de ce principe, il aurait mis en place un système pour classer ses tâches en quatre catégories :
LA MATRICE D’EISENHOWER

Et bien que la matrice en elle-même, soit déjà parlante, voici une version simplifiée :

Et face à ce schéma, je vais te demander, avant de passer à la suite, d’essayer de deviner : Quel quadrant est le plus problématique ?
Réfléchis-y, et en attendant on va se pencher sur le côté sombre de cette matrice. Je parle évidemment de…
La Matrice du Procrastinateur
Et tu as sûrement eu la flemme de chercher la réponse, donc au cas où je ne vais pas encore te la donner.
Mais juste te révéler qu’en règle général, un non-procrastinateur passe presque tout son temps dans les quadrants 1 et 2 :
En gros : Il règle les urgences (Q1) et il investit dans ce qui va réellement l’avancer à long terme (Q2).
Mais un procrastinateur ? Eh bien il vit dans les deux autres quadrants.

Il passe son temps sur le Q3. Il va donc se mettre à répondre à des mails inutiles, à gérer des petits problèmes sans impact, ou à courir après des deadlines qu’il aurait pu anticiper.
Puis il va se réfugier en Q4. Et là, c’est la classique : on fait tout ce qui n’a aucun rapport avec l’essentiel, et avec le sourire.
Résultat ? Les vraies avancées restent bloquées dans le Quadrant 2.
Et c’est là le drame. Parce que la réponse à la question que je t’ai posée correspond au Quadrant le plus important pour notre futur. Et c’est bien trop souvent le plus problématique. Je parle bien sûr du Q2.
C’est là où on se forme, où on bâtit des projets, où on crée de la vraie valeur.
Mais c’est aussi le seul endroit qui ne nous met aucune pression immédiate.
Et comme rien ne nous force à y aller, on n’y va pas. Ou rarement, pour se donner bonne conscience.
Et pour te donner un exemple concret, je vais te partager…
Ma propre matrice (celle de Mars 2025, coucou à nos lecteurs du futur)
Parce que oui, j’ai testé cet exercice sur moi-même, et voici ma matrice :

Comme tu peux le constater, je considère aujourd’hui ma chaîne YouTube comme quelque chose d’important et d’urgent. Dans le sens où je dois constamment être dessus pour trouver de nouvelles idées de vidéos, m’occuper des recherches, lectures, scripts, mixages audios et futurs partenariats.
Et il y a encore quelques mois, il fallait rajouter le montage dedans, parce que je voulais absolument tenir un rythme d’une vidéo par semaine. Aujourd’hui, j’ai réussi à déléguer la majorité de cette partie-là.
Donc : ma chaîne YouTube est toujours au centre de mes priorités.
En Q3, c’est tout ce qu’il y a à côté, notamment mon travail. C’est quelque chose d’urgent que je dois absolument accomplir (sinon adieu mon logement et ma carte de résident japonais), mais je ne considère plus ça comme quelque chose d’important, dans le sens où je ne me vois pas construire mon futur dedans.
Q4, je te passe les détails. C’est tout le “à côté”, y compris en termes de divertissement.
Puis en Q2, il y a le fameux coaching. Et je parle bien de mon accompagnement sportif. C’est quelque chose que je souhaite absolument développer pour transmettre ma méthodologie et ma pédagogie, qui, d’expérience, sont très efficaces, aussi bien sur moi que sur les autres.
Tout ça pour dire : c’est ce que je considère comme très important. Mais malheureusement, pas encore assez urgent. Et je travaille dessus au quotidien.
Je t’invite évidement à faire ta propre matrice. Pour te rendre compte, d’à quel point tu passes peut-être à côté du plus important, parce que c’est à ton sens : le moins urgent.
Ce qui va nous amener, pour finir, à définir ce qui est le plus important. Et pour ça, on va prendre une définition très simple mais efficace de cette notion :
Les tâches importantes sont celles qui contribuent à nos objectifs à long terme.
Et quand on y réfléchit comme ça, on réalise vite que ce qui capte le plus notre attention au quotidien est rarement ce qui nous fait avancer.
Parce que l’urgence, ce n’est pas forcément un incendie à éteindre.
L’urgence, c’est parfois juste ce qui crie le plus fort.
Une deadline imposée par quelqu’un d’autre, une notification qui interrompt notre concentration, une tâche qui nous donne l’illusion d’être productif sans avoir de véritable impact.
Alors que les vraies choses qui changent une vie ?
Elles se trouvent souvent dans l’ombre.
Et une fois qu’on a identifié où devrait aller notre temps, il faut passer au vrai défi :
Continuer comme ça.
Parce qu’entre la théorie et la pratique, il y a un gouffre.
Un procrastinateur n’a pas de problème de connaissances.
Il sait déjà ce qu’il devrait faire.
Son problème, c’est qu’il ne contrôle pas ses actions.
C’est comme être au volant d’une voiture… mais sans toucher aux pédales.
On peut recevoir tous les conseils du monde, mais tant qu’on laisse d’autres forces décider à notre place, rien ne change.
Et finalement, la procrastination, c’est avant tout un combat de pouvoir entre deux parties de nous-mêmes :
Le cerveau rationnel (qui sait ce qui est bon pour nous).
L’instinct du court terme (qui veut éviter l’effort).
Celui qui gagne, c’est simplement celui qui a le plus confiance en lui.
Si notre cerveau rationnel n’a jamais prouvé qu’il pouvait résister, il reste un simple spectateur.
Et l’instinct prend automatiquement le dessus.
Alors, comment inverser cette dynamique pour de bon ?
Première étape : remarquer quand on se fait avoir.
Plutôt que d’agir en mode automatique, prendre conscience du moment où on est tenté de fuir une tâche importante.
Deuxième étape : refuser d’attendre un "Moi du futur" meilleur.
Il n’y a pas un jour magique où on sera soudainement plus discipliné.
Le seul moment où on peut reprendre le contrôle, c’est maintenant.
Troisième étape : réapprendre à passer volontairement du Quadrant 4 (distraction) au Quadrant 2 (projets de long terme).
Le vrai défi n’est pas de travailler plus. C’est d’apprendre à investir son énergie au bon endroit, encore et encore, jusqu’à ce que cela devienne naturel.
Et la prochaine fois que le Barde essaiera de t’endormir ?
Juste avant de lui céder, prends un instant pour te dire :
"Je sais ce que tu es en train de faire."
Déjà, à ce moment-là, tu reprends un peu de pouvoir.
Et un jour, sans même t’en rendre compte…
Tu seras Roi.
Pour approfondir :
Stephen R. Covey – "7 Habits Of Highly Effective People”
Une de mes vidéos préférées pour bosser :
POINT FAQ :
⚠️ Chaque newsletter, je prendrai une question au hasard sur Instagram et j'y répondrai ici. Cependant, attention : plus la question sera vague et imprécise, plus ma réponse le sera aussi. ⚠️
Et aujourd’hui, j’ai du temps. On va donc répondre à 2 questions :
Question 1 :

Réponse :
Pour mon apport calorique : je calcule.
Ça a l’air chiant comme ça, mais j’ai mis en place un protocole depuis 3 ans qui me permet littéralement de suivre mon apport calorique afin d’avoir des niveaux d’énergie au top, tout en prenant du plaisir dans ce que je mange.
Surtout que j’aime beaucoup trop manger pour sacrifier mon amour des bons plats.
En gros : je possède la formule magique pour faire évoluer mon physique, sans se frustrer.

Je prépare une nouvelle évolution physique comme preuve d’ici mi-avril (voire fin avril).
Question 2 :

Réponse :
Les Packs sont tous vendus. Il faudra attendre le prochain programme (qui sera mon plus grand banger, toute vidéo ou tout programme confondu).
Pour les accompagnements on a déjà réouvert 5 places pour début avril. C’est désormais complet.
Sinon dans tous les cas :
La bonne journée,
Laganne

Comment reprendre le contrôle du royaume ?