Que ce soit des films, des séries, des animes ou des œuvres littéraires…

beaucoup de fictions ont eu plus d’impact sur ma façon de vivre et de réfléchir que n’importe quel livre de développement personnel classique.

Et je pense que la raison est simple : elles m’ont donné des leçons tout en me divertissant, sans jamais me prendre pour un con. Et pour ça, je leur dis merci.

C’est pourquoi aujourd’hui, on enfile nos carnets de notes sous le bras, nos smokings trop serrés et notre meilleur air de petit prétentieux, parce qu’on devient enfin des critiques ciné (bon, non en fait).

Néanmoins, voici trois recommandations, peut-être pas les plus originales, mais qui comptent beaucoup pour moi. Je vais vous en parler à ma sauce, sans spoiler, et surtout en vous expliquant pourquoi vous devez absolument vous y mettre dès ce soir.

Mais juste avant de commencer : Je tiens à rappeler que mon Podcast est désormais disponible sur les principales plateformes de streaming (Spotify et Apple podcast). Toutes les informations sont disponibles sur mon dernier post Youtube ou sur Instagram.

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Bonne lecture !

1. Better Call Saul (série)

Warning 

À regarder de préférence après Breaking Bad. Ce n’est pas obligatoire, mais ça reste mieux. Les deux œuvres fonctionnent comme des miroirs.

Résumé 

On suit l’histoire de Saul Goodman… avant qu’il ne devienne Saul Goodman.

En gros, avant d’être un avocat véreux prêt à tout pour défendre les criminels du coin, il s’appelait Jimmy McGill. Un mec futé, avec un talent inné pour l’ingénierie sociale, qui l’a souvent mis dans la merde. Au point de finir derrière les barreaux. Mais grâce à son frère Chuck, un avocat hyper respecté, il a réussi à remonter la pente et à devenir avocat à son tour.

L’histoire commence au moment où Jimmy essaie tant bien que mal de se faire une place dans un monde d’avocats pas toujours très sympas. Et donc on se pose tous la question : va-t-il y arriver ? Va-t-il flancher ? Y a-t-il un twist ? Mystère. Bon, pas vraiment, vu que dans Breaking Bad, il est avocat.

Ah, et il y a aussi Mike et d’autres personnages cultes de Breaking Bad. Et peut-être qu’à un moment Saul devient le Roi des Pirates (bon, là j’exagère).

En une phrase ?

Tu pensais connaître Saul Goodman ? Tu ne connaissais qu’un huitième de qui il est vraiment.

Et pourquoi c’est bien ?

Grosso modo, Better Call Saul est l’exact inverse de Breaking Bad.

Là où Breaking Bad parle de la corruption progressive d’un homme, Better Call Saul montre l’importance de la culpabilité et de la rédemption. Ça prône le fait que c’est l'un des plus beaux sentiments qu'une personne puisse ressentir.

Et c’est surprenant, parce qu’on voit souvent la culpabilité comme un truc négatif, qui nous freine et nous tire vers le bas.

Mais ici, la série défend l’idée contraire :

Ressentir de la culpabilité, c’est ce qui fait de nous de meilleures personnes.

Évidemment, parfois le message est un peu appuyé (avec le jeu constant de “qui Jimmy décide-t-il d’être aujourd’hui”), mais la série nous montre une chose essentielle :

Saul Goodman n’est pas Jimmy McGill. C’est la pire version de Jimmy McGill.

Mais la beauté du message réside dans le fait que notre pire version ne nous définit pas forcément.

✔ Point positif

La première scène de l’épisode 1 de la saison 1 est hilarante !

✖ Point négatif

La première scène de l’épisode 1 de la saison 1 est hilarante…

2. Watchmen (film) 

(le film de Snyder, ou le comic pour les puristes)

Résumé

Watchmen, c’est une histoire de super-héros… sans héros. Et avec un seul “super”.

Nu.

Bleu.

Bref.

L’intrigue se déroule dans une réalité alternative où les “héros” masqués existent, mais où leur présence n’a fait qu’empirer les événements historiques.

La guerre froide est à son paroxysme, Nixon est toujours président, et la fin du monde semble imminente.

L’histoire commence avec l’assassinat d’un ancien justicier, Le Comédien. Un type dont le passe-temps est de prouver que l’humanité est une farce tragique. Ce meurtre va pousser Rorschach, un détective masqué et légèrement paranoïaque (GROS euphémisme), à enquêter sur ce qui semble être un complot visant à éliminer les justiciers restants.

Autour de lui gravitent ses anciens compagnons :

• Dr. Manhattan, l’unique être doté de véritables super-pouvoirs. Mais pour la faire courte : c’est Dieu. Ses pouvoirs ont très peu de limites. Enfin, quasi rien qu’un humain puisse faire contre lui. Par exemple, il voit le temps en simultané (passé, présent, futur).

• Ozymandias, l’homme le plus intelligent du monde. Et milliardaire. Mais il ne suit pas la méthode Laganne pour avoir un physique à la hauteur de son intellect… quel gâchis.

• Nite Owl (la Chouette en VF) et Silk Spectre (Spectre Soyeux en VF), les plus "normaux" du lot.

Et tout ça, sur fond d’une question centrale : jusqu’où peut-on aller pour sauver l’humanité ?

Et pourquoi c’est bien ?

Parce que justement : ça ne parle pas de bien ou de mal. Ces notions n’existent pas.

Dans Watchmen, tout est question de point de vue. Il n’y a ni héros ni méchants, juste des individus qui croient tous, à leur manière, avoir raison. Et la valeur morale que vous souhaitez donner aux événements dépend entièrement de votre façon de voir les choses.

Ce n’est pas révolutionnaire (quoique, c’était le premier comic à vraiment sortir du schéma classique bien vs mal), mais c’est très bien exécuté.

De plus, parmi tous ces personnages, un seul possède de véritables pouvoirs, et pourtant, il ne ressemble en rien à l’image classique du super-héros. Dans le sens où plus il comprend l’univers, plus il se détache de l’humanité. Et ça donne une réflexion plutôt originale sur ce que deviendrait un être omnipotent… et à quel point il finirait peut-être par nous trouver insignifiants.

Watchmen prend tout ce qui définit les histoires de super-héros et le retourne. Ici, pas de bataille du bien contre le mal, juste des choix, des dilemmes et leurs conséquences. C’est aussi une critique acérée de la société et de la politique du XXe siècle, tout en restant incroyablement actuelle.

D’ailleurs, c’est le seul comic à figurer dans le classement des 100 meilleurs livres de tous les temps selon Time Magazine. Pas juste un bon comic, une œuvre majeure.

En dehors de ça, on retiendra :

• La direction artistique régale (comic et film).

• Les personnages sont très humains (trop, parfois).

• La version longue est vraiment un gros plus. Mais pas indispensable non plus.

• La beuteu bleu de Dr. Manhattan.

✔ Point positif

Rorschach !

✖ Point négatif

Rorschach…

3. Oyasumi Punpun (manga)

Warning 

Déconseillé aux âmes sensibles. Vraiment. Mais genre, VRAIMENT. Et c’est aussi très très graphique.

D’ailleurs, beaucoup ne pourront pas finir l’oeuvre. Et c’est compréhensible.

Résumé

Le manga suit la vie de Punpun, de l’enfance à l’âge adulte, en explorant les causes et les conséquences de ses choix. À travers lui et les personnages qui l’entourent, l’histoire plonge dans des thèmes comme l’abus, l’image de soi, les relations humaines et l’intimité.

Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est que l’œuvre ne se contente pas de raconter une trajectoire individuelle. D’autres personnages prennent parfois le devant de la scène, révélant des perspectives différentes, voire terrifiantes. Genre, vraiment. Cette merde est trop réaliste.

Sans parler de la particularité visuelle du manga : Punpun et sa famille sont représentés sous forme d’oiseaux minimalistes, alors que tout le reste du monde est dessiné avec un réalisme à couper le souffle (parfois angoissant).

Chacun peut se faire son avis sur ce choix artistique. Le mien est simple : j’y vois un contraste qui renforce la distance entre ce que Punpun ressent et la réalité qui l’entoure.

Le manga ne tourne pas spécialement autour de la sexualité, mais elle joue un rôle central dans la manière dont les personnages évoluent et interagissent, notamment en ce qui concerne l’intimité et la perception de soi.

Et pourquoi c’est bien ?

Parce que c’est une œuvre qui ose tout montrer sans filtre. Mais vraiment, sans filtre…

C’est un manga qui ne cherche pas à embellir la réalité ni à proposer de réponses faciles.

C’est aussi très psychologique. Il parle de la construction de soi, des blessures qu’on accumule en grandissant, et de la manière dont elles façonnent nos relations avec les autres. Voire de notre rapport au passé, au présent, et comment les relations entre les deux s’entremêlent.

Là où c’est très malin, c’est dans la déconstruction des personnages, d’abord présentés sous un angle familier avant que leurs failles, leurs contradictions et leurs vérités plus sombres se révèlent progressivement.

Et dans la lecture de l’oeuvre on a souvent un schéma qui se construit entre le début et la fin qui pourrait se résumer en :

Neutralité → Joie → Tristesse → Incompréhension → Joie → Dépression → Dégoût → Incompréhension + Dégoût → Incompréhension + Dégoût + Dépression → Tristesse + Incompréhension + Dégoût + Dépression → Qu’est-ce que je viens de lire ?

Là encore, on est face à une œuvre sans AUCUNE morale évidente, où tout laisse place à l’interprétation. Et je mets d’ailleurs un article qui m’a permis de comprendre tous les sous-textes de l’oeuvre (confirmés par l’auteur). Et vous en aurez vraiment besoin : https://hanagasaitayo.wordpress.com/2019/12/01/analysis-goodnightpunpun-oyasumipunpun/#titolo_1

C’est selon moi la meilleure analyse sur le sujet.

Puis, il n’y a pas de "bonne" ou "mauvaise" façon de voir les événements. Ce que vous en retirerez dépendra entièrement de votre propre regard et de votre vécu. Et en ça, c’est très, très fort.

Et je le précise spécialement ici : le manga n’est pas chiant. Tout est montré. Et c’est d’ailleurs ce qui est à la fois terrifiant et utile aux messages.

Puis je le redis, ça met mal à l’aise. Je ne me considère pas comme une âme sensible, mais beaucoup de pages m’ont déstabilisé, voire choqué.

Bref : c’est parfois un voyage introspectif. Parfois incompréhensible. Mais ça dans tous les cas : ça laisse des marques.

✔ Point positif

…

✖ Point négatif

…

Pour approfondir : 

Il faut une pelle.

POINT FAQ :

⚠️ Chaque newsletter, je prendrai une question au hasard sur Instagram et j'y répondrai ici. Cependant, attention : plus la question sera vague et imprécise, plus ma réponse le sera aussi. ⚠️

Question : 

Réponse : 

En temps normal : 21h30-22h30.

Si j’ai vraiment beaucoup de travail : 23h-00h.

La bonne journée,

Laganne