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LAGANNE NEWS - Tes parents ne sont pas heureux.
(et en quoi c'est important)


Voici Simon

Simon fait partie de la génération Z, celle née entre 1995 et 2009.
Il appartient à une culture où la connexion permanente avec les autres est une norme.
Contrairement à la génération Y (celle juste avant), qui a vu Internet et les réseaux sociaux émerger progressivement, Simon et ses copains ont grandi avec un accès immédiat à l’information et aux interactions.
À l’école primaire, ils pouvaient déjà communiquer sur MSN pour s’envoyer des WIZZ.
Petit souvenir :
Et au sein de cette génération, Simon fait partie d’un sous-groupe bien particulier : les Zennies.
Les Zennies sont ce que j’appelle les protagonistes de la génération Z. Un type d’individu qui se considère comme le personnage principal de son histoire.
De ce fait, Simon a une forte tendance à se questionner sur lui-même :
Pourquoi est-il comme il est ?
Pourquoi l’oblige-t-on à faire ceci ou cela ?
Que se passe-t-il réellement s’il enfreint une règle ?
Mais dans les faits, Simon n’a rien d’exceptionnel. Il n’est ni plus intelligent ni plus talentueux que la moyenne. Certes, il obtenait de bonnes notes au lycée quand il s’y mettait vraiment. Mais en général, il se contentait d’un 10-12 en révisant vaguement la veille, et surtout 20 minutes avant l’examen (un grand classique).
Puis, une fois son bac mention Assez bien ou Bien en poche, une nouvelle angoisse est apparue : et maintenant ?

Après quelques recherches sur Reddit et en discutant avec ses parents, des amis et professeurs, il a trouvé des pistes d’orientation. Mais cela ne l’a pas empêché de stresser.
Et si, malgré tout, il ne trouvait jamais sa voie ?
Et si, derrière cette quête, il ne trouvait pas ce qu’il cherche vraiment : le bonheur.
Il était tombé en plein dans ce qu’on appelle :
La Peur de ne jamais être Heureux
Parce que, rappelons-le :
Le bonheur est une équation simple.

Quand la réalité dépasse nos attentes, on est heureux.
Mais si elle est en dessous, on est malheureux.
Facile.
Et cette équation hante Simon.
Elle le hante tellement qu’un matin, en voyant ses parents partir travailler comme à leur habitude, Des questions lui sont venues en tête :
Est-ce qu’eux aussi ont vécu ce que je vis ?
Ont-ils eu le choix ?
Sont-ils heureux en dehors de ce qu’ils me montrent ?
Donc c’est le moment de parler…
Des parents de Simon
Et désormais, posons le contexte :
Les parents de Simon sont nés dans les années 60-70. Ils appartiennent donc à la génération X.

Ils ont été élevés par la Génération Silencieuse (1928-1945), qui elle-même descendait de la Grande Génération (1901-1927). Ces générations ont connu la Grande Dépression, puis surtout les conséquences de la Première et Seconde Guerre mondiale.
Elles étaient loin d’être des Zennies.

Les grands-parents de Simon, marqués par ces crises, étaient obsédés par la sécurité sociale et économique.
Leur priorité ? Que leurs enfants aient une carrière stable et prospère.
Les parents de Simon ont donc grandi avec une idée fixe : travaille dur et tu réussiras. L’important n’est pas ce que tu VEUX faire, mais ce que tu DOIS faire.
Alors après quelques années de service militaire, de fêtes entre amis (et pour certains, une brève période hippie douteuse), ils ont intégré le marché du travail.
Puis comme les années 80 et 90 ont été (globalement) économiquement favorables, ils ont fait mieux que prévu. Et cette réussite leur a apporté une certaine forme de satisfaction.
Grâce à cette stabilité, ils ont élevé Simon avec un optimisme qu’eux-mêmes n’avaient pas reçu. Ils lui ont transmis une vision du monde où tout semblait possible. Ils lui ont donné, sans le savoir, cette identité de protagoniste.

Mais avec le temps…
Quelque chose a changé.
Même si leur vie est stable, certains parents ressentent un manque diffus, comme la sensation d’être passés à côté de quelque chose.
Après tout, ils ont suivi le chemin qu’on leur a tracé, convaincus que c’était la clé du bonheur. Mais aujourd’hui, en regardant les nouvelles générations, beaucoup se demandent :
Et si j’avais fait un autre choix ?
Et si je pouvais être plus que ce que je suis devenu ?
La différence devient alors frappante :

Et tu t’en doutes… Il n’y a pas de retour en arrière possible.
Quand on réalise, après des années, qu’on aurait pu choisir un autre chemin sans risquer une vie misérable, et qu’on voit une nouvelle génération qui peut choisir le sien… Il y a de quoi avoir le “seum”.
Et dans certains cas plus compliqués : le sentiment conflictuel de la parentalité et la frustration qui peut en découler, peuvent amener certains parents à ressentir au fond d’eux un manque. Ils sont furieux de ne pas avoir eu ce qu'ils pensent mériter.

Et du coup…
Voici ce que Simon doit comprendre
Car, si j’écris cet article, c’est pour conscientiser deux choses :
Nous avons parfois l’impression d’être incompris ou malheureux. Mais peut-être sommes-nous simplement une génération trop enfermée dans sa propre bulle, focalisée sur son rôle de protagoniste, sans écouter la détresse des plus anciennes générations.

La tendance globale du bonheur, selon cette étude de 2024 (référence ci-dessous), indique un niveau de bonheur plus bas chez les générations les plus anciennes. Ce constat semble cohérent si l'on considère que ces âges sont souvent marqués par l'expression de regrets irréversibles. À prendre avec beaucoup de pincettes : ce n'est qu'une interprétation parmi des centaines.
Nous avons de la chance. En tout cas en partie.
Alors, doit-on minimiser nos propres problèmes sous prétexte que d’autres ont souffert avant nous ? Non.
Mais peut-on apprendre à écouter sincèrement ceux qui nous ont précédés pour remettre en perspective notre propre expérience ? Oui.
Cela ne signifie pas que toutes les générations précédentes sont des modèles de sagesse.
Certains parents sont de véritables puits d’expériences qu’il faudrait davantage écouter. D’autres sont simplement des cons arrogants, persuadés d’avoir tout compris à la vie et incapables d’écouter leurs propres enfants sans caser un "Moi, je…".

Mais il y a une chose à comprendre : nos parents ne sont pas qu’un rôle.
Ils sont trois facettes en une :

Et il y a de grandes chances que tu connaisses 100% de la première, que 50% de la deuxième, et à peine 10% de la troisième facette.
Mais pourquoi c’est important ?
Parce qu’en comprenant comment tes parents en sont arrivés là, tu peux mieux ajuster ce que tu souhaites faire (ou ne pas faire).
Apprendre de leurs erreurs, regrets, de leurs réussites et fiertés, mais surtout de leur façon de voir le monde. Puis mieux comprendre comment ils sont devenus les individus qu’ils sont aujourd’hui, pour t’expliquer le pourquoi du comment de leurs réactions ou de leur façon de penser.
Et enfin, accepter une vérité brutale :

La plupart sont hors de la réalité et finiront malheureux parce qu’ils oublient une chose essentielle : la formule du bonheur.
Ce n’est pas un appel à se rabaisser. C’est une invitation à être lucide et à avancer étape par étape, plutôt que de se croire déjà arrivé quelque part.

Bref, tout ça pour dire :
Tes parents sont des individus à part entière, en dehors de leur rôle de parents. Leur expérience de vie ne sera jamais similaire à la tienne. Comprends comment ils en sont arrivés là, pour mieux ajuster ce que tu veux (ou ne veux pas) faire.
Écoute tes parents. C’est la première étape pour apprendre à écouter les autres. Écouter ses parents ne veut pas simplement dire obéir à leurs ordres ou leur demander comment s’est passée leur journée. C’est aussi leur parler de leur passé et leur demander comment ils voient certains aspects de la vie. Bref, discuter de sujets “profonds” avec eux, et les laisser parler sans vouloir donner ton avis, puis poser de plus en plus de questions pour les pousser à se dévoiler.
Et surtout, pense à leur dire que tu les aimes. N’oublie pas qu’à 18 ans, tu as déjà passé environ 70-80 % du temps que tu partageras avec eux avant leur décès.
Reste ambitieux, mais arrête de penser que tu es spécial. À l’instant T, tu n’as rien d’exceptionnel. Tu es un jeune sans expérience qui n’a pas encore grand-chose à offrir. Mais tu peux le devenir en travaillant et en trouvant ta voie.
Ignore les autres. On développera ce point une autre fois.
Pour approfondir :
POINT FAQ :
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Question :

Réponse :
Ça dépend.
Pour le sport : Un cahier + le bloc-notes de mon téléphone.
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La bonne journée,
Laganne
